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aliciamazouz

Penser le temps : utiliser les micro-pauses durant les cours


Je ne vais pas avoir le temps de tout leur dire. Comment vais-je faire pour finir le programme ? Tant pis pour la pause, on raccourcit ou on supprime. Erreur. Voyez-vous ces visages, levez un instant le nez de votre programme. Les yeux sont vides, désespérés, les bouches asséchées, les corps voudraient s'extraire de cet enfer de mots. Allez, on fait une pause ! Mais juste 10 minutes ! Et juste une. Et si on essayait autre chose ? La micro-pause cognitive.


Justification du choix de l'illustration : Non, je ne rêve pas d'un auditoire en permanence aussi apaisé que ce lac mais la courte pause m'offre un espace de respiration et oblige aussi à offrir cette coupure aux personnes à l'écoute. Respirons à l'unisson.


 

Structurer et faire des pauses courtes : des évidences ?


Que les pédagogues aguerris me pardonnent les lignes qui vont suivre et qu'ils et elles verront peut être comme l'énoncé d'évidences.


Parmi mes découvertes, simples et percutantes, faites en arpentant le monde passionnant des sciences de l'éducation et des sciences cognitives, l'utilisation de la micro-pause cognitive fait partie de ces petits détails qui changent tout. Accompagnée d'une structure du cours en temps forts et voilà un cours qui prend une autre physionomie.


Ne pas s'imposer un rythme effréné : et si on s'accordait le droit de respirer ?


Vous le savez bien, ce déclin d'attention vous le sentez. Mais parfois on tire, on se dit que si, il faut aller jusqu'à la moitié du cours puis jusqu'à la fin et finalement tout le monde y arrive mais à bout de souffle.



Depuis quelques temps, j'utilise très régulièrement et en particulier dans mon amphithéâtre de première année les micro-pauses cognitives. Un silence du droit.



Comme un point d'orgue pour les plus musiciens et musiciennes d'entre vous. Voici ma petite recette mais comme toute recette elle est faite pour être modifiée à l'infini.



Exemple de mise en oeuvre des micro-pauses


Tout d'abord, je structure mon cours en temps forts, assez courts. Je suis passée ces dernières années à 15-20 minutes environ pour le cours magistral. Depuis la COVID, j'ai en effet constaté qu'il était difficile d'avoir une vraie belle attention de la part des étudiants et étudiantes de première année au-délà de 15 minutes en continu.


Au bout de ce temps moyen (je ne regarde pas exactement la montre et je fais aussi confiance au ressenti), je prévois des ruptures, une activité à mettre en place, quelque chose à visionner, un texte à lire ensemble, un petit exercice d'écriture... tout est possible.


Et je peux aussi imposer une pause, à tout le monde, y compris à moi-même. Une pause de 2 à 5 minutes maximum, sans sortir de la salle. Une pause pendant laquelle les personnes peuvent regarder leur téléphone, se parler, se lever... reposer un instant l'esprit de toute cette langue juridique pour mieux y revenir dans les minutes qui suivront.


Parler pendant 3 heures de sujets qui me passionnent, je peux le faire. Mais que restera-t-il dans l'esprit des apprenants et apprenantes ? 5 à 10 % semble-t-il ...


La segmentation du cours permet une meilleure dynamique d'apprentissage et les micro-pauses offrent une respiration qui permet de repartir sans provoquer une déconcentration trop importante.


Alors à vous de jouer et d'appuyer sur pause ! Et faites moi des retours !


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